Depuis plusieurs années, la Fête des Lumières intègre la question de l’empreinte énergétique aux festivités. Les artistes, les organisateurs et des entreprises externes se mobilisent pour innover et proposer des installations moins énergivores.
La Fête des Lumières n’est pas qu’un rassemblement culturel. C’est aussi l’occasion de développer des technologies, notamment dans le domaine des énergies. Chaque année, les artistes exposent leurs avancées et alimentent un réseau de technologies.
Des œuvres auto-suffisantes
Dorel Naste expérimente une œuvre inédite cette année, rue du président-Carnot. Passionné de motion design, l’artiste roumain a créé, en 2007, son studio de création visuelle, Mindscape Studio. Pour la Fête des Lumières, il expose une structure métallique géométrique de vingt faces. Alors que l’objet semble passif, en simple miroir de son environnement et des passants, en réalité, il stocke la lumière du jour afin de s’en servir comme source d’alimentation pour son éclairage du soir. Question technique, l’utilisation des panneaux solaires est aujourd’hui maîtrisée mais il n’est pas commun d’incorporer d'en incorporer dans une œuvre d’art dotée d’une autonomie complète.
La technologie au service de la cause environnementale
Si certaines œuvres n’utilisent pas de nouvelles technologies qui permettent de réduire la consommation d’énergie, elles véhiculent un message à vocation écologique. Prenons comme exemple Les Colosses, œuvre de Vincent Loubert, artiste lyonnais. Alliant compétences en construction et en machinerie adaptée à l’eau, elle met en scène deux géants de dix mètres en position de renfort contre le Pont Bonaparte. Une partie de l’œuvre est immergée.
La réalisation, financée par l’Union Européenne, le Ministère de la transition écologique et solidaire et les Voies navigables de France, veut alerter sur le réchauffement climatique et la montée des eaux, qui menace de recouvrir des villes et des pays entiers. Par ailleurs, la scénographie met en exergue le désir des hommes de vouloir contrôler les éléments.
Vincent Loubert est le directeur artistique de la Louxor Spectacle. Cette compagnie d’art de rue travaille déjà sur l’environnement aquatique depuis 2010. En 2017, elle a immergé un mammifère marin métallique et articulé aux dimensions de la baleine à bosse ; une queue de huit mètres d’envergure et une longueur totale de dix-huit mètres.
Un spectacle respectueux de l’environnement
Le 8 décembre à 19 heures, il faudra absolument vous tenir entre les passerelles Saint-Vincent et Saint-Georges. Près de 20 000 embarcations illuminées seront mises à l’eau. Ces petits bateaux vogueront au gré du courant en illuminant la Saône et en emportant le vœu d’un spectateur. L’artiste, Charlotte Vergély, a voulu que son spectacle soit entièrement respectueux de l’environnement : les embarcations sont faites à partir de bois, de cire végétale naturelle et de mèches en coton bio.
Ces artistes, déjà acteurs pour l’environnement, souhaitent aussi impliquer les visiteurs.
Autre initiative : le Lighting urban community international (Luci), projet qui a été pensé à Lyon. Il s'agit d'un groupe de 76 villes qui ont décidé de changer leur consommation énergétique en investissant dans la recherche. La société a développé le réseau Cluster Lumière qui s’intéresse à l’éclairage public. Cette entreprise rassemble aujourd’hui 170 entreprises, laboratoires et centres de recherche. Les recherches ont permis à la ville de Lyon d’économiser 650 000kWh par an, soit la consommation électrique annuelle de 135 foyers.
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