L’œuvre « Les Colosses » est présente du 30 novembre au 8 décembre sur le Pont Bonaparte à Lyon. Réalisée par la compagnie Louxor Spectacles, elle représente deux hommes haut de dix mètres soutenant le pont. Elle dénonce la montée des eaux et plus généralement l’impact écologique de l’être humain et également la fragilité de ce qu’il a construit face à la nature.
Neuf mois de travail et une dizaine de personnes : c’est ce qu’il a fallu pour produire « Les Colosses ». En janvier, une fois l’idée modélisée, il fallait trouver des financements puis créer une maquette de l’œuvre et trouver les matériaux. À partir de juin, début de la construction des deux colosses qui seront visibles Pont Bonaparte.
Le financement est l’un des principaux écueils car il faut intéresser des sponsors à ce genre d’œuvre. Ayant travaillé à de nombreuses reprises avec les Voies navigables de France (VNF), Vincent Loubert a pu compter sur leur soutien. Mais ce n’est pas le seul participant. En effet, le ministère de l’écologie, la ville de Lyon ainsi que le département, via le projet Plan Rhône, ont également financé la réalisation. Le projet Plan Rhône a en charge la qualité de l’eau et les préventions sur les inondations, le projet de Vincent Loubert correspondait donc parfaitement à leurs cibles.
L’eau, un défi pour l’art
La réalisation d’une œuvre d’art sur l’eau n’est pas chose aisée. Effectivement, pour « Les Colosses » Vincent Loubert nous avoue « qu’il y a toujours cette pression, de comment va être l’eau, la hauteur, le courant. Ce côté incertain, c’est aussi cela qui est intéressant avec ce type d’œuvre ». Surtout lorsque l’on parle de Fête des Lumières, d’ampoules et donc d’électricité. Il faut faire de nombreux tests et calculs afin de savoir si l’œuvre ne va pas être victime, elle en premier, de la montée des eaux.
Mais pour Vincent Loubert, il y avait encore plus compliqué. Comment choisir des matériaux qui ne polluent pas mais restent assez résistants ? Malheureusement, son équipe n’a pas pu travailler avec autre chose que de la résine époxy, un produit liquide devenant solide à une température entre 10° et 15° et peu écologique. Il fallait que l’œuvre soit rétroéclairable, c’est là toute la difficulté entre l’eau, les matériaux et l’éclairage.
La réalisation de tels projets prend donc un temps considérable entre l’idée et la réalisation finale. C’est pourquoi la compagnie ne peut réaliser en général qu’une œuvre par an. Elle n’hésite pas à les reproduire à différents endroits en France et dans le Monde, travaillant essentiellement loin de Lyon.
« Les Colosses », une œuvre engagée
Bien que les matériaux utilisés ne soient pas totalement en harmonie avec la nature, « Les Colosses » est bien de l’art écologique. Ce n’est pas seulement la montée des eaux, « mais globalement ce qui l’a causée qui nous touche, nous n’avons plus le choix il faut agir », nous explique Vincent Loubert. Bien qu’il déplore l’inactivité de la ville de Lyon sur le sujet de l’écologie, il reconnaît que la Métropole va davantage dans ce sens. L’écologie sera pour lui l’un des principaux sujets des prochaines élections municipales de mars 2020.
Après « Vogue » qui était une grande roue immergée avec un spectacle, « Les Colosses » est la deuxième œuvre du collectif parlant de la montée des eaux. Un sujet souvent négligé au sein de l’écologie mais qui pourrait être la raison de terribles catastrophes humaines. Cette œuvre est visible jusqu’au 8 décembre au Pont Bonaparte.
Voir aussi : Trop d'éclairages à Lyon
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