En novembre dernier, Lyon recevait le titre de “Capitale européenne du tourisme durable” pour l’année 2019 décerné par la Commission européenne.
Sur quels critères ? Doit-on nécessairement privilégier l’économie touristique ?
* Accessibilité et mobilité. Lyon est considérée comme une ville très accessible grâce à ses transports en commun et des offres tarifaires intéressantes via par exemple la Lyon City Card. Lyon fait également des efforts sur la mobilité douce, on pense aux 540 km de pistes cyclables.
Mais quid de l’anneau des sciences, ce projet de voitures, au lieu d'envisager de nouvelles lignes de trains de banlieue ?
* Développement durable. Il s’agit ici de limiter les dépenses énergétiques et d’aménager la ville. Lyon a mis en avant la neutralité carbone de l’aéroport Lyon-Saint Exupéry, la basse consommation électrique de la Fête des Lumières, son label Ville équitable et durable pour les entreprises et commerces et son aménagement des espaces verts.
Mais quid de la valorisation des petites structures ? de la collecte des mégots, des toilettes publiques, des poubelles de tri sélectif ?
* Patrimoine. 10 % de la ville de Lyon est classée UNESCO depuis 1998. Via son intégration à l’association European Cities Marketing, Lyon affirme se prémunir contre le surtourisme. Elle met aussi en avant son label Bouchon Lyonnais, pour la promotion du local et du frais.
Mais quid des accords avec Airbnb ?
* Digital. La fierté de Lyon c’est son outil ONLYLYON Experience. Via le numérique, Lyon espère mieux connaître les touristes afin de mieux répartir les flux ET de les fidéliser.
Mais quid des risques de la captation de données privées par des entreprises et de la pollution engendrée par le trop numérique ?
De 2 millions de touristes à 6 millions en 15 ans, saturation ?
Ce nouveau titre valorisant pour Lyon est toutefois considéré comme un énième appel au tourisme par certains collectifs comme La Fabrique de la ville ou ZadeLyon. Et pour cause, grâce à ce prix, Lyon obtient un soutien financier européen exclusivement publicitaire, pour la communication et la promotion du territoire : production de vidéos, installation d’une sculpture et activités promotionnelles sur mesure.
Alors que 22 % de Français sondés par l’institut Toluna souhaiteraient un système de quotas de visiteurs dans les lieux les plus touristiques et que la Fête des Lumières a déjà attiré 1,8 million de personnes en 2018, des professionnels comme Florie Thielin, consultante en communication digitale dans le tourisme et journaliste, en appellent au démarketing : “L'Office de tourisme continue d'organiser des voyages de presse, c’est-à-dire, découverte des illuminations la journée du 4 décembre et aller-retour prévu entre Paris et Lyon. Ne devrait elle pas plutôt arrêter la promotion ?”
Le démarketing, concept présenté en 1971 par l’économiste Philip Kotler et le spécialiste du marketing Sidney Levy, formule l’idée que les surplus peuvent être aussi problématiques que les pénuries. Aux Pays-bas, aux Philippines, en Ontario, les organismes de gestion de destination (Offices de Tourisme, Agences Départementales de Tourisme, Comités Régionaux du Tourisme…) ont déjà adopté différentes stratégies suivant les secteurs : arrêt de la promotion, quota de touristes, retrait de certains lieux des cartes touristiques.
A Lyon, une réunion publique s’est tenue le 22 novembre dernier sur le tourisme de masse durant la Fête des Lumières avec pour invité Paul Boino professeur d'urbanisme et aménagement à Lyon 2.
Idées de Florie Thielin pour mieux voyager,
On peut remplacer :
Booking.com ► Vaovert, durablement hôte
Airbnb ► Home exchange
Uber ► Marcel, le service de vtc citoyen
Blablacar ► Mobicoop
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